Envoûtante, sauvage et capricieuse, la Cordillère Blanche ne dévoile sa beauté qu’à ceux qui montrent suffisamment de patience et de persévérance pour la conquérir. Lacs cristallins aux reflets turquoise, pics enneigés emblématiques, canyons vertigineux, végétaux endémiques, villages pittoresques, ruines antiques.
Mais pour cela il faudra vaincre l’altitude (tous les lacs sont situés à plus de 4500m), affronter les éléments (vent violents, pluies torrentielles, tempêtes de grêle, soleil de plomb), gravir des sentiers escarpés, gérer l’éloignement de toute civilisation, et dompter l’immensité sauvage de la nature.
La Cordillère Blanche, c’est aussi la gentillesse et la douceur d’une population, qu’elle soit de petits villages des montagnes où des villes. Jamais agressive ni malhonnête, elle nous a touché par sa prévenance, son naturel et son hospitalité.
Caraz
Quadrillage de ruelles bétonnées, Caraz est à première vue une petite ville austère et sans attrait. Quelques hôtels vieillots, un brouhaha incessant de moto-taxis, des restaurants quasi déserts, un marché lugubre. Pourtant, point de départ des plus beaux treks de la région, Caraz devrait regorger d’agences, de boutiques de matériel de randonnée, des échoppes de ravitaillement. Il n’en est rien. Et c’est plutôt tant mieux. De fait, ici et là, on trouve quelques pépites : un resto misant sur les produits locaux (Entre Panes), une pâtisserie à tomber, des lodges ecoresponsables (APU Ecolodge), et quelques bars à jus de fruits frais du coin. Le marché lui-même propose plein de super produits, les étals tenus par les petites dames des patelins environnants, en habits traditionnels, assises à même le sol vendant le fruit de leur récolte du jour : tomates, avocats, herbes, pommes de terre, fleurs,…. Le marchandage est absolument superflu, tous les prix proposés sont justes, et parfaitement honnêtes, c’est à dire donné (1 sol le kg de tomates, soit moins de 0,30€).
Lagunas
On vient pour elles. Étincelantes, miroitantes ou colorées, les lacs de la Cordillère Blanche sont comme autant de joyaux à posséder. Sculptées aux aplombs des sommets les plus emblématiques de la Cordillère, certaines lagunas s’atteignent après 2 à 3 jours d’une marche expiatoire. Les lagunas Cullicocha, sur le trek de l’Alpamayo, et la Laguna 69 sont les plus belles de la Cordillère, parmi plus d’une centaine.
Treks
Les treks de la Cordillère Blanche cumulent toutes les difficultés : altitude, froid, mauvais temps, dénivelé, absence d’infrastructure, et isolement. On s’est lancé sur le trek de l’Alpamayo (aussi nommé trek de Los Cedros) par l’entrée la plus abrupte, autant dire qu’on en a chié. D’emblée c’est plus 1200m de dénivelé, de 3200 à 4400m qu’il faut avaler, chargés comme des mules, bivouac et nourriture oblige. C’était sans compter sur le démarrage précoce de la saison des pluies, apportant pluie et grêle tout au long du parcours, que dis-je un sacerdoce. Seul le Santa Cruz, éclairé par une lumière diaphane, a offert son profil éthéré le temps d’un instant. Et l’Alpamayo dans tout ça ? Pas vu. Constamment sous les nuages. Dommage.
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Quelques adresses :
Caraz est dépourvu de bons hotels et resto. Néanmoins, on a trouvé 2 exceptions :
- APU Ecolodge. Des petites maison tout confort. Un peu excentrées de Caraz, mais tellement bien. Le site APU Ecolodge
- Entre Panes Cafe House : On a testé, on a aimé, on y est revenu. Simple, local, authentique. Entre Panes Cafe House