De retour de Jeju, nous arrivons à Busan, la seconde ville du pays. 3,6 Millions de Coréens répartis dans un environnement littoral et escarpé, une ville tentaculaire gigantesque longue de 40 kms qui s’étend toujours plus loin le long des côtes, phagocytant les petites villes environnantes en un incroyable tissu urbain.

Dans ce réseau immense, il est difficile de trouver des points de repère. Et quand on les trouve, ils sont si éloignés les uns des autres que l’on est dérouté par la distance qui les sépare…

Pourtant, Busan mérite qu’on s’y arrête quelques jours, tant l’héritage culturel de cette ville est riche. Certainement l’endroit le plus favorable pour tenter des expériences locales et totalement démesurées, tout à fait en dehors du cadre dont on a l’habitude d’appréhender en tant qu’occidental.

Si vous débarquez à Busan préparé, c’est que vous savez pourquoi vous êtes là. Sinon, je vous recommande, a minima, de tester les 5 activités suivantes. Parce qu’un voyage ne doit pas s’arrêter aux visites, je vous propose d’expérimenter ces activités emblématiques, afin de s’imprégner du mode de vie des Coréens aujourd’hui, de leur culture et de leur histoire. (Infos utiles en bas de page)

Busan,
Busan, Plage de Gwangalli

Aller aux bains publics coréens ou jimjilbang


En Corée, on va aux bains publics comme chez nous au cinéma, avec des amis, en couple, en famille. Pour se détendre, pour se revitaliser, ou même y passer la nuit.
La première fois qu’on se retrouve tout nu au milieu d’une centaine de Coréens tous nus, la sensation est quelque peu déstabilisante. Puis la tradition reprend le dessus. Aller aux bains est un rituel qui requiert une petite initiation…

  1. On laisse nos chaussures à l’entrée,
  2. Puis on se déshabille avant d’aller se laver, assis sur petit tabouret au milieu de gens qui se frottent comme s’ils voulaient s’arracher la peau,
  3. On va ensuite se délasser aux bains, avec des dizaines d’autres gens tous nus,
  4. Enfin on revient prendre sa petite tenue qui fait penser à un pyjama unisexe, pour rejoindre l’espace commun : le spa.

Des saunas secs et humides, de sel, (sogeum-bang, 소금방), en charbon de bois (chamsoot-bang, 참숯방), ou traditionnels coréens (bulgama (불가마). Ils sont chacun conçus pour apporter un effet thérapeutique précis : insomnie, psoriasis, douleurs articulaires, rénales ou même cardiaques. Hammams, salle de détente, de jeux ou de massages, le spa est la soupape de décompression qui accorde aux Coréens un moment de détente indispensable dans leur mode de vie ultra-stressant.

Busan, Spa Land, Centre commercial Shinsegae
Busan, Spa Land, Centre commercial Shinsegae

Où aller : il y a des jimjilbang dans toutes les villes de Corée, mais je vous recommande le Spa Land, à Busan. Présenté comme le plus grand spa d’Asie, son principal intérêt réside dans son immense espace commun, réparti sur 3 étages, avec plus d’une douzaine de saunas thématiques, hammams, et découvertes sensorielles étonnantes.
Entrée : 15000W la semaine, 18000W le weekend.

Pour se rendre au Spa Land ? Quartier Shinsegae Centum, Metro Ligne 2, Station Centum city, Busan

NB : Le site web (Spa Land) est en coréen, donc à moins de parle couramment, vous n’apprendrez pas grand chose. Il vaut mieux aller voir directement sur Trip Advisor (Spa Land sur Trip Advisor)


Vagabonder à Jagalchi, le marché aux poissons de Busan


Jagalchi, le marché au poisson de Busan, est l’exemple parfait de la cohabitation du monde moderne et de l’héritage traditionnel.
Au travers d’un dédale de petites allées, les étals proposent tous les produits de la mer et sous toutes leurs formes, en pâte ou en friture, séchés, frais ou crus. A l’ombre des petits stands crasseux, les petites marchandes aux yeux noirs nous regardent d’un air amusé, dans une légère fragrance d’ammoniaque et de poulpes séchés. Derrière une montagne de fritures, on trouve un sourire, un salon de coiffure improvisé ou un conseil culinaire.
Face à la mer, un hall couvert immense est divisé en allées interminables d’aquariums, tous débordant de poissons, poulpes, homards, concombres de mer et autres mollusques aux formes incongrues… Pour les plus courageux, il est possible de consommer un poisson ou mollusque de l’aquarium de son choix, préparé sur place !

Pour se rendre à Jagalchi ? Metro ligne 1, Station Jagalchi, sortie 10.Quartier de Nampo-dong. Ouvert de 8h à 22h.


La plage de Haeundae à Busan


Les Coréens aiment l’eau mais ils ne savent pas nager. Ils aiment la plage, mais pas se poser dans le sable, ils aiment la chaleur mais pas le soleil. C’est compliqué…
Par conséquence, cela les oblige à s’orienter sur des plages « équipées » : parasol, transat, location de bouées, douches. Donc fatalement tous au même endroit, et en pleine ville.
Il faut alors le voir pour le croire : des lignes de parasols jusqu’à la mer, des scènes musicales sponsorisées gargantuesques et dans l’eau couleur bouée, une pellicule irisée et opaque de crème solaire. Sur le boulevard du bord de mer, derrière la ligne de cafés et restos, hôtels luxueux et tours en construction, toujours plus chères et plus modernes. La Corée ne connaît pas la crise du logement.
En quittant la plage, on emprunte un sentier littoral aménagé sur une côte rocheuse, autour du parc de Dongbaek, abritant une petite crique ombragée à l’odeur de pins.

Aucun équipement, aucun confort. Et une tranquillité totale…

Pour se rendre à la plage de Haeundae ? métro Ligne 2, Station Haeundae, sortie 3 ou 5, puis descendre le long du boulevard Gunam-ro jusqu’à la plage. Le parc est sur la droite.


Faire du Shopping à Shinsegae


Ne cherchez pas à Dubaï ou Abu Dhabi, c’est ici, en Corée du Sud, que se trouvent les plus gigantesques Mall du monde. Car Shinsegae n’est pas un simple Centre Commercial. C’est un modèle du genre, le concept poussé à son paroxysme, un temple dédié à la consommation. Mais le pire, c’est que c’est bien fait.

Tellement bien fait qu’il est juste impossible de sortir d’un tel endroit les mains vides. Il y a forcément ce dont vous avez toujours rêvé quelle que soit votre shopping addiction : luxe, cosmétique, pâtisseries, sport, mode, bijoux, jouets, artisanat,… Toutes les marques du monde sont représentées, de Zara à Cartier, en passant par Celine, COS, Millet et Gontran Cherrier.

Evidemment il y a aussi un spa, un golf, une salle d’arcade et une patinoire. Mais le plus original reste KidZania. Kidzania n’est pas un concept coréen, ni même asiatique (car fondé et tenu par un mexicain), mais c’est assez étonnant. C’est un parc de loisir qui propose à vos enfants de se mettre dans la peau de leur futur métier / passion, dans un environnement urbain idéal recréé : vétérinaire, chirurgien, policier, pompier ou bien banquier, pilote de ligne ou chauffeur de taxi. Les enfants apprennent à jouer avec du vrai-faux argent, faire des investissements, arrêter  des méchants et même éteindre des incendies. Une vie d’adulte réserver aux moins de 12 ans… Amusant ou terrifiant, à vous de juger.

Le site officiel, pour tenter de se rendre compte : KidZania

Pour se rendre au Shinsegae ?  Quartier Shinsegae Centum, Metro Ligne 2, Station Centum city, Busan


Se promener à Gamsheon, le bidonville arty


Les petites maisons du quartier de Gamcheon dessinent un joli patchwork de couleurs vives à flanc de colline, au cœur de Busan. Un myriade de jeunes coréens se promènent nonchalamment entre boutiques, café et terrasses panoramiques. Lors de ma première visite en Corée il y a 10 ans, on ne pouvait pas visiter ce quartier. Car jusqu’en 2009, c’était un bidonville… Voici son histoire.

Juin 1950, l’offensive nord-coréenne balaye les forces du Sud et leurs appuis américains qui se réfugient autour de Busan. La déroute s’accompagne d’un exode. La ville voit alors sa population augmenter de 40 %. Elle est alors confrontée à des problèmes de salubrité et de pauvreté. En 1957, elle propose à 25 familles de réfugiés de s’installer à Gamcheon. La misère règne. L’électricité n’arrivera ici qu’en 1965 et l’eau courante dans les années 1970.

Épargné par les promoteurs qui n’y ont jamais trouvé d’intérêt économique, Gamcheon profite d’un budget du ministère de la culture en 2009 pour sa réhabilitation. Les artistes y trouvent alors inspiration, des artisans s’installent et les habitants d’abord réticents, suivent. Aujourd’hui, Gamcheon attire plus de 300 000 visiteurs par an, et l’accès touristique au village est désormais restreint aux heures du jour.

Le soir, les habitants du quartier reprennent alors possession des paisibles ruelles, et la vie reprend son cours habituel…

Pour se rendre au village de Gamcheon ? Metro ligne 1 Station Toseongdong, sortie 8. Traverser la rue, puis remonter la rue avec l’hopital sur votre droite. Ca grimpe assez fort. Le village sera sur votre gauche, au col. Ouvert de 10h à 18h !

Quelques infos utiles : 

Comment rejoindre Busan depuis Seoul ?

La meilleure option est sans doute le train à grande vitesse (KTX), qui relie Seoul à Busan toutes les heures, en 3h, sauf si vous avez peur des zombies… L’aéroport international de Gimhae se situe à presque 10km à l’ouest de Seomyeon, le centre ville de Busan. Les bus sont encore plus fréquents (toutes les 30 min), mais prennent 4h30 pour le même trajet.

Quelle est la meilleure période de l’année pour s’y rendre ?

En été, il faut s’attendre à un climat méditerranéen, chaud et agréable, sec et 35°C, mais à des plages bondées. L’avant et l’arrière saison présentent également leurs avantage : au printemps les cerisiers sont en fleurs (mai-juin), et l’automne se couvre de belles couleurs mordorées tout en prolongeant la douceur des températures (20-25°C). Attention à ne pas partir trop tard ou trop tôt car l’hiver arrive vite.

Quel Budget je dois prévoir ?

Busan étant une ville touristique, il faut s’attendre à des prix élevés, même s’il est très facile de se nourrir dans les rues (à Nampo-dong notamment). Compter 80-100€ la nuit en pleine saison, et 10-20€ par repas.

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post last modified:5 mars 2019

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