LeTorres del Paine sans réservation
Le Parc National des Torres del Paine était sur la bucket-list de notre voyage en Amérique du Sud. Le planning était calé : 28 au 31 décembre. 4 jours, pas un de plus, pour effectuer le mythique trek du W. Il y avait juste un petit détail qui nous avait échappé…
What ? Il faut réserver aux Torres del Paine !
Mardi 27 décembre, 19h.
Nous sommes fin prêts : ticket de bus en poche pour le trajet Puerto Natales – Torres del paine, auberge réservée pour le retour, du liquide et de la nourriture pour 5 jours.
En bons élèves, nous sommes même allés assister au séminaire Torres (tlj,15h au Base Camp, jouxtant l’Erratic Rock, pour infos), qui ne nous a rien appris de bien utile, si ce n’est « Si vous n’avez pas réservé chaque campement à l’avance, vous ne serez pas autorisé à passer une nuit dans le parc ».
Tiens donc c’est nouveau ? Et bien oui c’est nouveau. Depuis le 15 octobre 2016 exactement, le parc impose de réserver tous ses campements à l’avance. De fait, c’était tellement récent qu’à lépqoue ni les guides de voyage, ni les blogs ne le mentionnaient encore.
Par acquis de conscience, on jette un coup d’œil sur les sites web des compagnies qui gèrent les campements du Parc, Vertice et Fantastico Sur. Quel besoin de réserver après tout, nous sommes en autonomie complète. Je comprends l’idée si l’on dort en refuge, mais en bivouac ?
Complets. Tous. Pas une seule place, pas un seul emplacement de libre sur aucun campement. Jusqu’à fin février. Pire, sur certains sites ne sont proposés que des accès « Full board », c’est à dire tente + pension complète, pour la modique somme de 90 U$ par personne ! Purée…
Les agences qui gèrent ces sites sont toutes fermées, et impossible de modifier la réservation ni de changer les billets du bus. Trop tard, et demain le bus est à 7h30, autant dire à l’aube… Tant pis on tente. On trouvera bien comment négocier sur place.
Mercredi 28 décembre, 9h30.
Après 1h30 de queue à l’entrée du parc, et un obscur formulaire à remplir, on a enfin nos billets. Sur la fenêtre un panneau indique : « Sans réservation, vous ne pouvez pas faire le W ». On ne peut pas ou c’est interdit ?
Il fait un temps splendide, les sommets sont dégagés. Une occasion qui ne se reproduira sans doute pas de la semaine. On y va et on verra bien.
Lundi 2 janvier, Camping Pehoe.
Nous avons pu faire le trek du W des Torres del Paine, que je ne relaterai pas ici mais dans un article dédié, et aucun site ne nous a refusé de poser la tente.
Mieux, non seulement les refuges étaient loin d’être saturés, mais certains campings avaient même prévu des tarifs spéciaux pour ceux qui arriveraient sans réservation. Nous avons du négocier un peu, mais nous n’avons jamais été mis en danger, ou même craint d’être sorti du parc.
Et cela aurait été vraiment dommage, car le W du Torres del paine sans doute le plus beau trek que nous ayons réalisé.
Les impressionnants Torres, pics granitiques verticaux de près de 1000m surplombant une lagune turquoise, ou la chaîne des Cuernos, des barres rocheuses aux sommets menaçants, ouvertes sur des lacs bleu azur, resteront gravés dans nos mémoires pour longtemps.
Durant 4 jours, nous nous sommes émerveillés de la beauté de la nature, des montagnes bicolores et enneigées, des espaces infinis où le regard se perd, des cascades miroitantes, des tas de mammifères sauvages, des rapaces,…
Mais le mercantilisme de plus en plus abusif saccage l’expérience de ce site grandiose unique au monde.
Interdiction d’emprunter certains sentiers pour forcer les randonneurs à passer par un système de ferry payant, réservation avec pension complète obligatoire à prix prohibitif, ou même fausses indications sur les temps de parcours de manières à favoriser certains itinéraires ou de s’arrêter aux sites privés.
Pour que les revenus générés profitent au parc national ? Certainement pas. Les deux tiers du parc traversent les territoires de propriétaires privés d’anciennes d’estancias, qui administrent et gèrent les sites comment ils l’entendent. Une manne financière, quand on sait que le parc est fréquenté par plus de 200000 touristes chaque année.
Pas le meilleur exemple à suivre…
Faut-il réserver les nuits aux Torres del Paine ?
Avec le recul, si l’on avait su qu’il fallait réserver très à l’avance chaque étape du trek, nous aurions fait exactement la même chose. Pour 2 raisons :
- Les Torres del Paine s’inscrivait dans une périple de 6 mois en Amérique du Sud, et si les grandes lignes étaient dessinées, nous n’étions pas au jour près. C’est dans le principe même de notre conception du voyage que d’avoir la liberté de rester plus longtemps aux endroits qui nous plaisent pour en profiter et de ne pas être contraint par le temps,
- La météo change très vite en Patagonie, et si nous avions suivi le plan initial, nous aurions fait le parcours en sens inverse, en empruntant le catamaran pour partir du refuge Paine Grande, et nous n’aurions pas pu profiter de la fenêtre de beau temps du premier jour.
Alternatives de trekking en Patagonie australe
La Patagonie australe compte encore de nombreuses étendues sauvages et de parcs nationaux à l’atmosphère bout-du-monde. Certains de ces parcs sont encore quasi inaccessibles, de fait de l’absence totale de sentiers, d’aménagement et de la rudesse du climat.
Plus connues, certains parcours restent cependant à n’envisager que si vous avez les compétences nécessaire pour partir en trek en autonomie complète. Les aléas climatiques, même en été, compliquent considérablement la progression et l’orientation. Pour acquérir les bases du trekking en autonomie, nous vous recommandons cette excellente formation.
Treks en Patagonie chilienne
- Dans la région de Punta Arenas, le trek de Cabo Froward. 4 jours de trek sous tente pour atteindre le point le plus méridional du continent américain (Le Cap Horn étant sur une île).
- Dans la région de Puerto Williams, les Dientes des Navarino est le trek le plus austral du monde. Un parcours qui semble simple mais qui peut devenir très compliqué si le temps se gâte. Des paysages à couper le souffle, entre lacs et parois rocheuses, avant de rejoindre les côtes chiliennes au bout de 4 à 5 jours.
Treks en Patagonie argentine
- Autour d’Ushuaïa, La Sierra Valdivieso, un trek sur plusieurs jours dans le Parc National de Terre-de-feu. Facilement accessible depuis Ushuaia, il décrit une boucle à partir de la laguna Esmeralda, un des lacs les plus photogénique de Patagonie. Réputé également pour l’observation de castors
- Côté chilien, le nouveau parc Yendegaia est un territoire de 150.000 ha de glaciers et de lande sauvages, préservées par l’effort commun du gouvernement chilien et de l’homme d’affaires philanthrope, Douglas Tomkins.
Le Torres del Paine sans réservation ?
La lecture de cet article vous a laissé perplexe ? Entre prendre le risque de partir à l’arrache mais de se voir refuser l’entrée du parc ou une planification 6 mois à l’avance, vous hésitez presque à envisager cette aventure ?
Malgré toutes ces restrictions, le parc des Torres del Paine doit être un incontournable de votre voyage en Patagonie.
C’est vrai, l‘organisation est un casse-tête. Cela demande de temps de connaître les temps de parcours, d’avoir les bonnes infos, les différentes options possibles…
Et si on vous aidait à l’organiser ? Check-list, réservations, préparation physique, recommandations générales…
On se cale 1 heure ensemble, et on discute de tout ça. Gratuitement. Juste du temps entre amoureux de la nature et de grands espaces
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On vous souhaite un excellent voyage,
Affectueusement,
Angélique et Raphaël
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